Abraham Estin, médecin humaniste
 
Abraham Estin, gosse de Grodon


 



    Vous trouverez sur ce site un bon nombre de mots étrangers — polonais, russes, yiddish, hébreux, allemands. Sans aucune prétention à fournir des explications linguistiques très fouillées ni scrupuleusement méthodiques, voici quelques principes de prononciation et de transcription.

    Le propos est de vous aider à pénétrer dans l’ambiance sonore des Juifs d’Europe de l’Est, en vous permettant d’entendre au moins approximativement comment les mots et les noms se prononcent.

    De temps en temps, et particulièrement dans des notes, vous trouverez la transcription phonétique du mot entre crochets.

    Pour rassurer d’emblée les anxieux
    sh se dit [ch] et th [t], tout simplement : shtetl [chetèteule], kashrouth [cacheroute]
    — Des accents ont été mis sur les e pour indiquer une prononciation [é] : Mendele est écrit ici Mendélé.

    Pour les plus pressés
    — Toutes les finales se prononcent : shabbath [chabbate]
    — Le m et le n s’entendent distinctement : Pourim [Pourime], Bund [Bounnede]
    ’h, ’kh se prononcent, comme le ch allemand  [Wehrmacht], par un raclement de la gorge. Vous les trouvez  dans des mots transcrits du russe [’Kharkov], de l’hébreu [’Hanouka] et du yiddish [’houpé] ). Allez-y : l’essayer, c’est l’adopter !
    h = h aspiré, comme dans « héros », « homard » ou même « ahaner » : Aharon

    En polonais :
    sz = [ch]  et  cz = [tch] : Szczuczyn [Chtchoutchine] — on s’y fait, vous verrez !
    ż [j]  Gożanski [Gojanneski]      — rz = j  Andrzej  [Annedjeï]
    c [tz]  Szwarc [Shwartze]          — ck [tzek] Trojecka [Troïetzka].
    j  [y]  Yan [Yanne]                    — u [ou] babushka [baboucheka]

    Pour les plus attentifs
    ó [ou]  stróż [strouj]
    ł [ou, w doux]  Jagiełło [Yaguieouo]
    — Louba, Lounia : pour ces prénoms, l’orthographe a été francisée.
    — Les patronymes des Juifs ont des orthographes très variées ; par exemple pour le son [ch], on peut trouver des noms avec sh, ch, sch, sz.

    Pour les plus studieux
    — Le polonais, comme la plupart des langues slaves, comporte des déclinaisons : c’est-à-dire que la terminaison des mots change de forme selon leur fonction dans la phrase.  Ex. la place de Batory se dit  « Plac Batorego » (voir roman, p. 13, n. 12). La rue Najdus, du nom d’un poète yiddish, s’appelle Najdusa (p. 222).
    — Pour désigner les rues, on peut aussi employer des adjectifs correspondant au nom : la rue de la Trinité, Trójeca [Trouïtza], est appelée « Trinitaire » — Trojecka [Troïetzka].
    — Quand le nom de famille se termine par -ski, celui des femmes prend un "a". Lenka Prenska était la fille de Prenski.

    Pour les plus audacieux
    Le petit signe , comme dans shiva,  correspond à la lettre ayin en hébreu. Il se prononce comme un a très bref, qui vous fait donner un petit coup de glotte… malheureusement intranscriptible !

    Pour les plus curieux : le yiddish
    Le yiddish, qu’on appelle parfois le judéo-allemand, fut la principale langue véhiculaire des communautés juives d’Europe centrale et orientale — dénommées ashkénazes — à partir du Moyen Age.
    Il est né d’emprunts à de nombreux dialectes allemands, avec un apport de vocabulaire hébreu et araméen, ainsi que d’autres langues selon les régions où il a été parlé : des éléments d’ancien français pour le rameau occidental et des langues slaves pour la branche orientale.

    Le yiddish s'écrit de droite à gauche au moyen de l'alphabet hébraïque.
    (Voir Documentation pour Le Petit-fils de Yossef-qui-ne-jure-jamais, l'avant-dernière photo).
    Les mots qui figurent sur le site sont retranscrits en lettres latines.

    A partir de cette constellation, le yiddish est devenu une langue à part entière, originale, très imagée et savoureuse, illustrée par une riche littérature, dont le « grand père » est Mendele Moï’her Sforim, « Mendélé le marchand de livres », pseudonyme d’un auteur juif russe (1836-1917). Dans Le Petit-fils de Yossef-qui-ne-jure-jamais, le narrateur mentionne plusieurs fois Shalom Alei’hem (voir p. 28, le personnage bien connu du rêveur impénitent, Mena’hem Mendel, et aussi l’allusion à Tuvia-le-laitier, p. 215 et note 121).
    A la veille de la Seconde Guerre mondiale, le yiddish était parlé par les deux tiers des Juifs du monde, soit onze millions de personnes incluant les pays d’immigration, et surtout l’Amérique du nord et du sud.  De nos jours, bien qu’on assiste ici et là à une renaissance « œcuménique » de la langue, elle est surtout utilisée dans les milieux de l'ultra-orthodoxie juive, en Israël et aux États-Unis. Le nombre actuel de locuteurs est estimé à environ deux millions.


 







© Cercle des Amis d'Abraham Estin - 75012 Paris