Abraham Estin, médecin humaniste
 
Abraham Estin, gosse de Grodon


 


Le survol du roman

Les Allemands ? Les Russes ?

(Du 1er au 19 septembre 1939), p. 206

Voir Polyglottie.
Voir Journal.

1er septembre 1939 – Des avions allemands bombardent Grodno.

3 septembre – « La France déclare la guerre à l'Allemagne ! » A Grodno, la pagaille « est telle que les mobilisables se promènent en ville en vêtements civils. Il n'y a personne pour s'en occuper ! »

3 septembre
« Si j'étais à Paris je courrais m'engager. Et ici l'idée ne m'en vient même pas ! Comment concevoir que la France démocratique et la Pologne fasciste puissent combattre pour la même cause ? »

4 septembre – Des boutiques affichent « Entrée interdite aux chiens et aux Juifs ». « Des appartements mis à sac, des boutiques pillées, des maisons saccagées, souvent incendiées. (…) On parle de cent blessés, de vingt morts. Certains disent trente. Chiffres exagérés ? Peut-être. J'ai vu passer neuf enterrements. »

4 septembre – Yossef est attaqué par des houligans. « Le dos au mur, je vois six visages haineux autour de moi. J'y lis la mort. Gourdins, matraques, pierres. Et la lame d'un couteau qui brille… » Il est sauvé par Méïr Lifszyc, de la défense passive, armé d’un vieux fusil de chasse, qui n’était peut-être même pas chargé.

10 septembre - « On écoute la radio. Les Allemands occupent depuis quatre jours Cracovie. Est-ce possible ? On a l'impression qu'ils sont partout. Il est difficile de se faire une idée de la situation. »

16 septembre - « Qu'est-ce qu'il attend donc Gamelin, le généralissime ? Mais il a sans doute ses raisons. »

17 septembre – « A l'Ouest rien de nouveau. A l'Est : la stupeur. Les Russes franchissent la frontière polonaise. (…) Les Juifs sont unanimes : il vaut mieux avoir les Soviets que les Allemands. Hitler : ce seul nom fait frissonner tout Juif. Même s'il ne lit un journal que le shabbath. »

19 septembre - « Les Allemands avancent. Les Russes avancent. Ils se sont rejoints à Brest Litovsk. Lesquels arriveront chez nous les premiers ? Lesquels détestent le plus les Polonais ? Est-ce le moment de débattre le cas ? Ils sont encore loin. En tout cas, c'est le moment d'un pogrom. Qui y ferait objection ? »

« Un pogrom ? D'accord. Mais chut ! Pas trop de bruit. Ça dérangerait les deux Grands qui procèdent tranquillement à un partage de la Pologne. Le cinquième ? »


 










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