Abraham Estin, médecin humaniste
 
Abraham Estin, gosse de Grodon


 


Le survol du roman

La fin du ghetto des "productifs"

(27 décembre 1942 - 16 février 1943), p. 308

Voir Polyglottie.
Voir Journal.


27 décembre – Abraham Lifszyc, cet industriel tant envié, n’a jamais profité personnellement des services qu’il rendait aux gens.

28 décembre – « Ma Louba est formidable. Le coup de poker avec les tissus et le fil que nous fournissent dorénavant les SS s’est révélé génial. 

3 janvier – Andrzej prévoit le voyage à Bialystok pour le surlendemain.

5 janvier – Yossef part à Bialystok, où il trouve Bronia. Mais quand il lui avoue l’âge de Wowa, elle est catégorique : il n’y a pas de solution. Pourtant, finalement, elle lui dit que dans la grande forêt près de Lida, il y aurait un groupe de partisans qui accepterait les femmes et les enfants. Elle lui dit de s’adresser à Schepsel G., le boucher.

6 janvier – Au retour de Bialystok, Andrzej annonce à Yossef que sa sœur est prête à les accueillir tous les trois. Elle ira à Varsovie, où elle connaît Wladyslaw Bartoszewski, l’un des chefs deŻegota, une organisation de Polonais qui aident les Juifs. Il leur obtiendra de faux papiers.

10 janvier 1943 – Le Judenrat a reçu l’ordre de nettoyer la Grande Synagogue. Va-t-elle resservir ?

11 janvier – Andrzej meurt accidentellement dans la gare.

12 janvier – Une jeune fille de seize ans, Mania Bojarski, est tuée par Wiese faisant « son tour de propriétaire ».

14 janvier – A la gare, ’Hassia Bielicka, l’air joyeuse, s’apprête à partir en mission à Bialystok pour faire fabriquer des faux papiers.

15 janvier – Yossef va chez le boucher qu’on lui a indiqué. Là il trouve Leïb Reizer. Ainsi, il est dans le coup ! Mais Leïb est troublé : non seulement un enfant est en jeu, mais il sent que « la Parisienne » de Yossef ne sera pas de taille à affronter la vie des partisans dans la forêt.

17 janvier – Le Judenrat annonce que bientôt on pourra rejoindre les familles parties dans les camps de travail.

18 janvier – Une rafle est en cours. « Entrer ou ne pas entrer. C’est ce que demandent les centaines de Juifs qui s’en retournent du travail. Isolés ou en petits groupes, ils se terrent dans les rues adjacentes du ghetto. »

18 janvier – Genia Landman dit discrètement la « bénédiction de la route » sur la tête de sa fille Fela. Le soir, Yossef voit Fela, transie de froid, boire de la vodka pour se soutenir.

19 janvier – Policiers et gestapistes passent de maison en maison avec une liste de ceux qui doivent rester. Tous les autres sont embarqués.

20 janvier – La raflecontinue.

22 janvier – A dix-huit heures, la grande rafle est terminée.

24 janvier – « Treize hommes de la Gestapo, avec leurs aides habituels ont, en quatre jours, arrêté et envoyé à la mort dix mille cinq cents Juifs. »

25 janvier – Pendant la rafle, « beaucoup de policiers n’ont pas fait trop de zèle. Commenceraient-ils à se poser des questions ? »

26 janvier – Lowa Trachtenberg, un garçon de quinze ans, emboîte le pas à Yossef quand il va au travail et lui demande de lui faire traverser le portail. Il veut mettre au point un plan d’évasion pour ses parents.

28 janvier – Méïr Trachtenberg, le père de Lowa, est prêt à inclure Yossef et Louba dans le plan d’évasion, mais il faudrait placer Wowa chez quelqu’un. Yossef ne parle même pas de cette éventualité à Louba.

1er février – Quand Reuven Kim’he est abattu par Wiese, son chien reste seul. Pourtant malgré la famine qui sévit depuis un mois, les passants n’osent pas toucher à ce « kilo de chair à saucisse » en puissance.

3 février – Tzvi semble découvrir ce qu’est en réalité le Judenrat. « Après », personne ne voudra plus lui serrer la main.

4 février – Mendélé du service des statistiques : « D’après le nombre de tinettes qu’on sort chaque jour, nous sommes moins de dix mille. (…) Et bientôt, très bientôt, nous serons 5000 de moins. »

6 février – Les préparatifs pour la fuite du ghetto. Il y aura à peine quatre kilomètres jusqu’à la route de Lida. Ils seront accueillis à bras ouverts s’ils apportent des armes. Leibélé a vu à l’hôpital au moins trois pistolets. Les femmes et les enfants devront sortir du ghetto par leurs propres moyens.

7 février – Louba est tombée, sa cheville est enflée, sûrement foulée ; elle est incapable de marcher. Mais quand Wowa se brûle, elle bondit de sa chaise : elle a menti, sa cheville est intacte.

8 février – Annonce à la radio de la fin de la bataille de Stalingrad.

8 février – « On dit que Stalingrad est un tournant de la guerre. Pour les Allemands, c’est vraiment le commencement de la fin. Pour nous aussi ? La fin semble vraiment proche. »

9 février – « On nettoie de nouveau la Grande Synagogue : le signe qui ne trompe jamais. »

11 février – On donne à Yossef un télégramme de service ordonnant de préparer une machine pour le 16, où il y aura un convoi spécial.

14 février – Yossef suppute quelle éventualité de la destinée leur donnerait le plus de chances de survivre.

12 février – David Brawer, le président du Judenrat, a été abattu alors qu’il allait à la Gestapo pour une visite de routine, pensait-il.

13 février – Tzvi Berko retrace l’évolution qu’a connue David Brawer, « comment ce Juif de Galicie, homme fin, profondément imbibé de culture libérale allemande, et qui se croyait très intelligent, s’est laissé briser par Wiese et Streblov, les commis du Herrenvolk », le Peuple de seigneurs.
 
Une aktzya est en cours depuis le matin.

14 février – « Gagner encore une journée ? Encore une nuitée ? Si au moins on pouvait dormir. »

15 février – « Ce matin, la Gestapo a cerné l’usine de bottes. La synagogue et vite, la gare. Plus d’usine, plus d’ouvriers favorisés, plus d’espoir. “L’industrie nous sauvera” appartient au passé. »

16 février – A une heure du matin, on vient les chercher. A la gare, Yossef reconnaît la locomotive qu’il a lui-même réparée.

« Elle est belle cette nuit de février. Le départ du PJ 165 est à cinq heures quarante minutes. Il est généralement très à l’heure. »


 










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